Les crises viennent du système. Féministes du monde entier : dans la rue !
L’évacuation d’une maison de retraite d’Augsbourg et la fermeture de l’obstétrique de Bobingen sont symptomatiques de la crise du système de santé. Les conflits dans les rares foyers pour personnes migrantes s’aggravent, et cette aggravation date d’avant l’éclatement de la guerre en Ukraine. La crise de l’énergie touche de plein fouet les personnes à faible revenu d’Augsbourg, en particulier les familles monoparentales. Toutes ces crises viennent du système ! Le capitalisme et le patriarcat en sont responsables. Nous n’en voulons pas ! Descendons dans la rue !
Venez
à la Journée internationale de lutte féministe le 8 mars
17h | Manifestation | Rathausplatz Augsburg
Dans les maisons de retraite, qui vit de manière souvent inhumaine ? Des femmes, à 61,6 %. Dans les métiers du soin, qui sont ces personnes qui travaillent dans des circonstances parfois insupportables ? Des femmes, à plus de 75 %. Qui vit avec le minimum vital ? En Allemagne, 17,5 % des femmes ont été touchées par la pauvreté en 2021, contre 15,7 % des hommes. La part de femmes employées à temps partiel est également plus importante. Et avec l’âge, les conséquences des parcours professionnels interrompus des femmes se font sentir : 20 % des femmes célibataires de plus de 65 ans sont considérées comme pauvres, en raison de l’augmentation du travail à temps partiel et des pertes de revenus liées aux soins apportés aux enfants et aux proches.
Nous parlons de femmes parce que les données ne concernent que les personnes lues comme femmes. Néanmoins, il est clair que d’autres personnes non perçues comme des hommes sont également défavorisées dans ce système : les FLINTA. L’acronyme FLINTA désigne les femmes, les lesbiennes, les personnes inter, non-binaires, trans et agenres, ainsi que toutes celles qui sortent de la logique binaire du monde dominé par les hommes cis. Les personnes racisées en font évidemment partie. Tout comme les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas se soumettre à la logique de valorisation du monde capitaliste. Les personnes qui appartiennent à plusieurs de ces catégories sont les plus touchées. L’expression « personnes racisées » désigne les personnes qui sont lues comme non-blanches.
Nous disons NON à ce système dominé par les hommes!
Partout dans le monde, les personnes FLINTA se rebellent contre l’oppression des systèmes patriarcaux et capitalistes, contre les guerres que les dirigeants mènent sur le dos de la population, contre la catastrophe climatique qui est encore niée ou ignorée par trop de décideurs et contre les forces de droite qui prennent de plus en plus de pouvoir avec leurs idéologies rétrogrades.
Le slogan « Jin Jiyan Azadi » (Femme, Vie, Liberté) du mouvement révolutionnaire kurde résonne actuellement dans le monde entier à travers la révolution menée par les femmes en Iran : de l’Amérique latine au Rojava (nord-est de la Syrie), en passant par Téhéran et l’Europe ! C’est un signe fort contre la dérogation aux droits humains. Ensemble, nous menons les luttes féministes indispensables pour vivre dans une société où le bien-être de toustes est possible. Ensemble, nous luttons contre les inégalités de genre, pour l’autodétermination sexuelle et physique, et pour un monde où chaque réalité a sa place. Nous, le comité de grève féministe d’Augsbourg, nous solidarisons avec les luttes féministes dans le monde entier et avec celles qui sont à nos portes. Les crises viennent des systèmes. Ces systèmes sont créés de toutes pièces et nous avons le pouvoir de mettre fin aux injustices qu’ils engendrent !
Nos revendications:
- La rémunération du travail de soins car les activités d’importance systémique comme la garde d’enfants ainsi que les soins apportés non seulement aux proches et aux amis, mais aussi à soi-même, ne doivent pas devenir une surcharge ou un désavantage existentiel.
- Pas de profits avec la santé et les soins ! Les problèmes dans le secteur médical sont dus en grande partie à la privatisation des établissements de santé, qui doivent gagner de l’argent avec les soins et font passer les profits avant le bien-être des personnes.
- La protection contre la violence et un endroit sûr en cas de danger. Les places dans les foyers pour femmes de la région sont loin d’être conformes aux exigences légales. Dans les centres d’accueil pour personnes réfugiées, les FLINTA doivent recevoir une protection spéciale. Par ailleurs, il y a un manque d’espace sûrs et de centres de consultation pour les personnes queer et pour les personnes trans.
- Le droit de rester pour toustes, car aucune personne n’est illégale. Les motifs de fuite ne doivent pas déterminer le droit de séjour ou la valeur d’une personne. D’autant plus que de nombreuses personnes vont perdre leurs moyens de subsistance à cause du changement climatique, ce qui va considérablement augmenter les mouvements de migration dits « économiques ».
- Des soins médicaux sûrs pour les personnes enceintes, les personnes qui accouchent et les personnes qui décident d’avorter. La pénurie de personnel et les fermetures de cliniques menacent ces droits humains dans la région et dans toute l’Allemagne !
- Le temps et la possibilité de s’engager politiquement ! La surcharge de travail liée au salaire ou aux soins, les barrières linguistiques ou le sentiment d’impuissance politique ne doivent pas dissuader les gens de participer activement.
- Soutien politique aux personnes militantes persécutées, aux personnes FLINTA et LGBTQIA+ en Iran, en Afghanistan, au Kurdistan et au Rojava, au-delà des manifestations de solidarité.